René Jules Lalique (né le 6 avril 1860 à Aÿdans la Marne et mort le 5 mai 1945) est un bijoutier français et maître verrier,
À seize ans, il commence son apprentissage avec un joaillier parisien, Louis Aucoq. Il suit ensuite, de 1878à 1880, les cours du Sydenham Art College à Londres. Après être revenu en France, il travaille pour Aucoq, Cartier, Boucheronet d'autres. Il découvre l'art japonais contemporain à travers les expositions universellesde 1867et 1878, ce qui sera pour lui une source d'inspiration.
En 1882, il devient dessinateur concepteur indépendant pour plusieurs maisons de joailleriede Paris(Georges Fouquet, Aucoq, Hamelin, Boucheron, Henri Vever...). Il lance quatre ans plus tard, en 1885, sa propre joaillerie.
En 1890, il rencontre Alice Ledru qu'il épouse peu après et avec qui il aura une fille, Suzanne (1892) et un garçon, Marc Lalique (1900). Il se mariera beaucoup plus tard avec Marie-Jeanne Anère avec qui il aura deux autres enfants : Raymond Lalique et Renée Lalique. Lalique est reconnu comme un des concepteurs de bijoux les plus importants de l'Art nouveaufrançais ; en créant des pièces innovantes pour la nouvelle boutique de Samuel Bingà Paris, La Maison de l'Art Nouveau. Il commence à exposer ses œuvres à son nom dès 1894, notamment au Salon des artistes français de 1897et 1898. Le grand verrier Émile Galléle découvre à l'occasion du premier et en fait un éloge appuyé. Son stand à l'exposition universelle de 1900à Paris remporte un franc succès.
Tout en gardant les sources d'inspiration de l'Art nouveau, faune et flore, dont le paon, divers insectes et parfois un bestiaire fantastique, il innove en utilisant des matériaux peu usités pour la bijouterie à cette époque : le verre, l'émail, le cuir, la corne, la nacre, et en préférant souvent les pierres semi-précieusesaux pierres précieuses. L'introduction du volume dans la bijouterie est facilitée par ses connaissances en modelage. Il dessine ses modèles, les faisant réaliser par une équipe de ciseleurs, sculpteurs et émailleurs qu'il recrute avec soin.
De nombreuses femmes de la noblesse, de la bourgeoisie et du spectacle se sont mises à porter ses bijoux extraordinaires, telles la marquise Arconati-Visconti, la comtesse de Béarn, la princesse de Guermantes, Mme Waldeck-Rousseau, Sarah Bernhardtpour laquelle il réalise en 1902son costume de scène pour la reprise de la pièce Théodora au Théâtre Sarah Bernhardt.
Lalique fut l'unique artiste moderne dont Calouste Gulbenkiandevint le client et l'ami. Ce dernier acquis le fameux Pectoral à la libellule (vers 1897-1898), chef-d'œuvre très admiré à l'Exposition universelle de 1900, qu'il prêta à la tragédienne Sarah Bernhardt. Quelques bijoux Lalique visibles au musée Calouste Gulbenkiande Lisbonne